III - Merlin, le sage derrière le trône du roi Arthur

C'est de façon tout autre que de coutume que nous désirons vous parler de Merlin, le Magicien bien connu, de la légende du Graal. Au cours de l'histoire, on a toujours considéré Merlin comme un magicien noir, comme une Force diabolique, sur laquelle Arthur s'appuyait pour remporter ses grandes victoires.

Il ne cadrait absolument pas avec les transformations chrétiennes qu'à subies le légende du Graal au cours des siècles.

Parfois le conteur adapta le personnage à sa propre conviction personnelle et en fit un sage chrétien, mais Merlin, le mystère derrière le trône, n'était pas une figure adaptable aux idées de l'homme non-spirituel, au monde des pensées de deux qui veulent tout infléchir sur le plan horizontal de ce monde.

Merlin était une figure entourée des réminiscences d'une antique Fraternité : la Fraternité des Druides, les messagers que les idées infiniment variées de toutes sortes de types humains revêtirent, elles aussi, dans les cours des temps.

Jusqu'à présent le Roi Arthur est demeuré la figure dominants dans les narrations autour de la légende du Graal, la personnage autour duquel tout tourne, le noble roi - le prince plain d'amour - le modèle donné un exemple à toutes sortes de peuples sur terre.

Merlin est resté à l'arrière-plan comme un personnage obscur, celui auquel on n'aimerait guère avoir affaire.

Ceci pour la simple raison qu'on ne peut comprendre sa sagesse.

On raconte parfois que Merlin charges Arthur de fonder une table-ronde de 12 chevaliers à l'exemple de Jésus et de la table de la Sainte Cène.

Rien n'est moins vrai.

Merlin le vieux sage, fût le dernier frère survivant d'un Druidisme pur.

En son temps, l'époque de la transmission du Graal au cinquième siècle donc, le jeune christianisme nouveau, guidé souvent par des éléments aux instincts meurtriers, avait pénétré profondément en Angleterre.

Cà et là, on rencontrait encore de petits groupes hésitants de païens, c'est à dire de druides et de premiers chrétiens qui avaient apporté directement de Palestine la nouvelle doctrine.

Ces premiers chrétiens étaient purs dans leur conviction, parfaitement ouverts à l'égard de leur tâche, prétendue ou véritable transmettre le Message de Jésus.

C'étaient des hommes nobles, éminents, qui avaient été chassé de Palestine. Ils vivaient comme de vrais apôtres dans la simplicité et la modestie.

Lorsqu'il rencontrèrent les membres d'ordres Druidiques, d'ordres Celtiques, ils saluèrent ces sages comme des amis, comme des frères, car aucun Druide ne montra d'incompréhension de l'égard de nouveaux venus qui comptaient venir prêcher un jeune message inconnu.

Ils acceptèrent la "nouvelle foi", la mêlèrent a la leur et s'unirent avec les apôtres.

Ainsi naquirent les "Culdées", groupes de personnes célébrant le même culte et qui, ensemble, en unité répandaient un message et vivaient dans la solitude.

Mais les Druides savaient que leur temps était passé, qu'ils devaient s'abandonner à un temps nouveau, celui du christianisme, à l'influence du Messager venu d'Israël.

C'est ainsi que l'Angleterre entre dans une période de lutte - lutte non sanglante toutefois - entre le peuple et les nouveaux apôtres.

La lutte devient sanglante lorsqu'à un certain moment un corps religieux dans le monde croit être le seul à détenir le pouvoir de répandre le message de Jésus.

Un tel pouvoir devant être établi et maintenu, ceci ne peut se faire que par l'épée.

Une série suivante d'apôtres précédée de toute une armée de soldats fait irruption en Angleterre.

Et c'est dans un déluge de sang et de larmes que les ordres de "Culdées" sont extirpés totalement exterminés.

Les chapelles de bois sont brûlées fut, les généreux sages les premiers Chrétiens venus en ce pays par une impulsion intérieure, sont prescrits ou mis à mort.

Des dizaines d'années s'écoulèrent avant que le nouveau christianisme fût en état d'éteindre l'appel lancé par les Druide et les premier chrétiens.

Des siècles durèrent encore avant que la Grande Bretagne, la terre où fut transmise la légende du Graal, reconnût la puissance de Rome, exclusivement établie par usurpation.

Les choses en étaient là quand Merlin fit son entrée dans le monde. A l'instar de la légende du Graal, nous l'appelons Merlin mais ce nom symbolique désigne tout Messager quel qu'il soit.

Il est la personnification de tous les frères - Druides de ceux qui doivent céder la place à une période tout autre - la période chrétienne, celle des religions extérieures.

Car Merlin n'a pas d'existence réelle, c'est véritablement un personnage de légende.

Au cinquième siècle, afin que la Vérité Universelle ne périt pas, foulée aux pieds par le matérialisme du christianisme extérieur, il fallut recourir aux druides pour répandre le Message de la Vérité. Mais l'appel d'un Message Nouveau, le Message de Jésus-Christ, commençant de circuler partout, l'appel des Druides dut se taire et la Sagesse druidique fut enfermé dans les légendes.

Ces légendes orientales qui traitaient d'une Pierre Mystique, d'une miracle vivant pouvant être ressenti par tous ceux qui trouveraient cette Pierre, ces légendes furent emprisonné dans le temps.

Et le Chemin - le méthode, pour trouver cette Pierre fut abandonnée aux limitations du temps - mais continua cependant à se transmettre à bouche à oreille, jusqu'à ce que les Croisés au moyen âge, eussent découvert ce Message de Vérité comme un secret caché en Orient.

Ainsi l'antique légende apparut en France et gagna l'Angleterre, à la rencontre de la lumière terrestre.

Car, au-delà de la mer, la légende ne trouvait plus d'écho que dans les lieux qui avaient conservé vivants les souvenirs des Druides.

Soudain, cependant le monde antier en eut connaissance.

Ses secrets, ses trésors cachés furent pris en note par tous ceux qui savaient écrire.

Et toutes ces traditions s'accompagnaient de pensées, d'impressions et de convictions personnelles, revêtant un manteau extérieur adapté à l'époque, les légendes du Graal à peine nées, car dans l'invisible, les Hiérophantes veillent sur le Message du Salut afin que nulle main profane ne transforme la Vérité en mensonge.

C'est ainsi que le Roi Arthur apparut dans le monde, en tant que héros extérieurs tout comme Jésus-Christ était devenu un exemple extérieur.

On voulut de même faire de Merlin la personnification d'un prêtre de la chrétienté extérieure.

Mais tant que les légendes vivront autour de Merlin et prouveront son origine, ce sera chose impossible.

Ces légendes ressemblent curieusement à l'histoire de Jésus, car Merlin, lui aussi, est né d'une vierge.

Cette vierge devenue l'opprobre de la société - fut persécutée par la justice terrestre parce qu'elle se disait enceinte d'un incube, c'est-à-dire croyait avoir été fécondée par un esprit de la nature.

Il est probable que les intellectuels sceptique réfuteront une affirmation aussi ridicule, mais nous devons considérer les légendes entourant Merlin, d'après leur époque: dans les premiers siècles environ après Christ.

Le Druidisme, en effet, était étroitement relie aux esprits des bois, aux esprits des arbres, aux elfes.

De même que Marie, la mère de Jésus - la mère de Merlin était une vierge qui sa faisait remarquer par sa vie exemplaire et modeste.

De même que Jésus naquit dans une étable, émnailloté de langes - de même Merlin naquit en prison.

Mais quand en vit combien l'enfant était beau, combien son visage reflétait de sagesse, quand on vit que "son front brillait comme une étoile", alors on crut qu'il devait cher - cher sa destinée dans le monde et il fut remis en liberté avec sa mère.

On ne rencontre Merlin enfant qu'à l'âge de sept an. (Remarquez ici la typique analogie avec Jésus).


C'est à 7 ans, qu'un événement vient transformer complètement sa vie. C'est le moment de montrer au monde qu'il fait honneur au nom de Merlin, qui signifie: celui qui vit avec les serpents, car ce nom révèle déjà la prédestination de l'enfant.

Il n'est pas question en ceci de devenir un charmeur de serpents, comme il est dit de beaucoup de frères d'autrefois.

Non, on veut signifier en l'occurrence que Merlin était un être qui possédait le serpent de la sagesse, l'âme qui a établi en elle-même le Caducée d'Hermès.

Les deux serpents du bien et du mal, celui de droite et celui de gauche, les deux aspects où la dialectique, il les a vaincus, il les a terrassés tous deux, couronné qu'il fut du Sceau de la Sagesse.

Merlin, c'est donc celui qui sait, celui qui porte la Connaissance - et à l'âge de Sept ans, c'est à dire après son passage à travers les sept domaines d'attouchement du Saint Esprit, il se montre au monde tel qu'il est.

A l'époque précise où Merlin eut sept ans - dit la légende régnait en Bretagne un prince nommé Vortiger.

Ce Vortiger n'était qu'un usurpateur redoutant sans cesse d'être détrôné par le jeune et légitime prétendant au trône - Uter Pendragon.

Il bannit cet Uter et voulut construire une tour pour l'y enfermer afin que personne ne pût le délivrer et lui permettre de faire valoir ses droits au trône.

Mais cette tour s'écroulait chaque fois qu'on la bâtissait pour une raison impossible à déceler.

Tous les sages clercs et astronomes de sa terre conseillèrent au roi Vortiger de mélanger au mortier le sang d'un enfant de 7 ans, né sans père.

Vous comprenez ce qui s'en suivit.

Douze messagers coururent le pays pour trouver et enfant et on découvrit, parmi une foule de garçons qui jouaient, un enfant, qui s'approcha des messagers avant qu'ils aient pu lui parler, disant: Je suis celui que vous cherchez.

Amené devant le roi, Merlin lui expliqua pourquoi la tour s'écroulait sans cesse: "Roi Vortiger, lui dit-il, à l'endroit où s'appuie la tour, deux dragons, l'un roux et l'autre blanc, dorment sous deux grandes pierres.

Quand ils sentent le poids de la tour, ils se tourner et elle croule."

Le roi voulut vérifier les paroles de Merlin et ordonna de creuser la terre: "On découvrit, sous deux grandes pierres, deux dragons, l'un roux et l'autre blanc, hideux à voir et qui, se jatèrent l'un sur l'autre. Après un combat de trois Jours, le blanc cracha de sa bouche et de ses narines une flamme qui consuma le roux, après quoi la vainqueur se coucha, et mourut à son tour".

Cette légende nous montra un détail de l'enseignement des Druides, tout au moins de leur opinion sur l'époque à laquelle on était arrivé.

Le dragon blanc: le Druidisme, attaqué par le dragon roux: les hordes des chrétiens, meurt bien qu'il ait tué la forme extérieure du nouveau christianisme au moyen du feu infernal de la Vérité Universelle (ceci arrangé selon une légende).

Le dragon blanc triomphe et meurt cependant, son corps tombera en poussière.

N'en fut-il pas ainsi de la fraternité des Druides?

Leurs ordres furent dispersés, leurs communautés détruites, mais le monde a vu leur feu infernal, vu le triomphe sur le dragon roux, grâce à la Vérité cachée dans la légende du Graal.

Celle-ci n'est-elle pas considérée à présent comme l'une des plus belles et des plus profondes du Monde entier?

Ceux qui ne peuvent saisi leur secret ne savent - ils pas aussi que ces légendes transmettent une Doctrine?

Et c'est cette Doctrine qui triomphera toujours, bien que le vêtement extérieur qu'elle devra revêtir sera sans cesse souillé et détruit par le temps et les persécuteurs.

Ainsi, Merlin, à l'âge de sept ans, traduit aux hommes, d'une manière très simple, le Message des Druides, leur destin et celui de la Vérité.

Après cette aventure, Merlin est admis à la Cour et après bien des événements remarquables, s'appuyant en partis sur la Vérité et en partie sur les dires populaires, il fait la connaissance d'Arthur.

Car, en tant que forme matérielle, Arthur est lui aussi livré à l'histoire, avec laquelle pourtant il ne cadre pas puisqu'il représentera bientôt aux yeux de Merlin, un "don de Dieu" - un cadeau "de hasard" qui lui est apporté dans la "grotte" par l'élément - eau.

Cette rencontre entre Merlin et Arthur est, elle aussi, remplie d'événements mystiques et symboliques.

Il est difficile d'extraire la vérité enfouie sous la poussière de l'extériorité, car cette Vérité n'est pas pour tout le monde, mais seulement pour ceux qui, intérieurement mûris, comprennent le langage des symboles. et n'ont plue besoin de formes extérieures pour y fixer leur foi.

Merlin, le Maître des Serpents, reçoit donc Arthur et par son intermédiaire, donne le Jour à une légende merveilleusement belle.

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