O Aurore! Ta contemplation me remplit de la réceptivité de l'enfant.
O Aurore! Lorsque les gouttes de rosée tremblent sur les pétales de
la fleur et que le jour murmure encore un petit instant au
crépuscule, les Souvenances s'approchent.
O Aurore! M'agenouiller chaque jour devant Toi, afin que mon
arrogance ne devienne pas insurmontable, est la mission
qui brûle en mon cœur.
Le Jardin de Ton Paradis des Souvenances est comme un giron plein de nostalgie, giron dans lequel je me cache chaque jour devant le Satyre qui cherche à toucher mon fragile abri avec son bâton.
La patience rêve sous l'aubépine et raconte des légendes aux passants qui - cherchent la guérison de leur cœur.
Dans le Laboratoire de mon Créateur, le "langage vert" nous instruit, langage qui se dirige vers les âmes qui ont gardé leur secret et qui sont prêtes à se reposer dans le Jardin de l'Imagination où la brebis et le lion jouent ensemble, où le serpent et la colombe chantent ensemble le chant de la paix.
Les légendes, les mythes et les traditions enveloppent l'humanité dans leur habit coloré tissé d'une matière inconnue, dans laquelle la lune a parsemé ses perles et le soleil, son éclat d'or.
Les déesses du soleil et de la lune dansent leur ronde au rythme du chant des oiseaux de ce Jardin des Souvenances, où la patience attend ceux qui ont fui la tyrannie du temps.
Les fleurs se placent dans le Calice du Graal, où les Dieux les transmuent en Ambroisie, afin que les blessés soient guéris.
Des âmes Joyeuses apportent les herbes du bonheur au monde malheureux, dans lequel de vagues figures essaient d'enfiler de brumeuses pensées au fil du destin qui garde les angoissés dans son emprise étouffante.
O Jardin des Souvenances, où la Magnificence recherche sa demeure dans les pensées de ceux qui sont sans crainte, et où les âmes retrouvent leurs dons - quelle beauté que la simplicité de Ta Réalité, - simplicité qui ne peut être apprise, mais pour laquelle il ne faut qu'être "voyant" selon la recette du Grand Guérisseur qui a inscrit son secret dans les cellules de ses créatures.
La chimie du Tout fait son oeuvre sous le regard aimant de ceux qui savent et qui, par leur patience, ont appris à lire dans le Livre de la Nature qui a inscrit ses signes dans chaque créature, afin qu'elles honorent leur Architecte qui ne se lasse jamais de répéter ses Miracles.
Il n'y a que l'homme qui semble être fatigué en observant ce Jeu divin des forces dualistes, parce qu'il ne voit pas les miracles cachés, mais laisse passer avec apathie les images, comme si elles n'étaient qu'une procession de statues mortes.
Si mon âme se place aux pieds de la patience où elle peut respirer le Parfum de toutes les créatures, le Livre de la vie de l'humanité s'ouvrira - livre dans lequel les âmes jouent leur musique de vie à l'arrière-plan, et où chaque seconde devient comme un enseignement de vie, dont mon âme absorbe l'Art de Vie, afin que la simplicité de cette beauté soit acceptable pour les chercheurs qui sont en train de se noyer dans l'horreur et l'effroi.
Ton âme a une mission, mon ami, tout comme la mienne:
Ne point trahir l'Appel qui niche aux sommets des chênes
Ne point renier le Message du Rêve coloré, au moment où le soleil transmet sa mission à la lune.
Ecoute - écoute mon ami, le Message des étoiles voyage sans cesse à travers les champs terrestres, pour encourager les Fils du Ciel, afin qu'ils ne tombent pas à terre, découragés, en s'étouffant dans la boue qui n'est pas leur demeure.
Ne détourne pas ton regard, ne cache pas ton visage, mon ami, la recherche des Fils du Ciel se poursuit - personne n'a été oublié.
Mais ne t'enferme pas dans les recoins obscurs où la Lumière ne peut pas entrer - ne domine pas le murmure de ton Intuition et de ta Conscience, en répétant des prières apprises qui ne touchent pas ton cœur et qui ne remplissent pas tes pensées avec la Magnificence d'autrefois.
Emporte ton propre Jardin des Souvenances avec toi, et soigne le avec amour, avec des gestes qui témoignent du respect, avec un cœur qui satisfait sa soif dans ce Calice d'Ambroisie, et laisse tes pensées saluer leurs semblables:
Dans le cœur du prochain - dans le calice de la fleur qui s'ouvre prudemment - dans la branche de gui qui écoute le message du ciel - et dans le regard de l'enfant qui suit le vol de l'oiseau en route vers des lointains inconnus.
Ne ferme pas les poings, mais ouvre-les afin qu'ils puissent recevoir les courant magnétiques du Tout, et apprends à recevoir et à écouter, mon ami.
Dépose ce poids mort des connaissances, dépose ces théories compliquées qui rident ton front et qui marquent ton visage lui donnant l'aspect d'une noix desséchée, comme s'il n'avait pas expérimenté la vie.
Ne te fatigue pas avec toutes ces méthodes pour devenir saint.
Cette sainteté n'est-elle pas en toi dès le commencement, comme un trésor précieux qui dort dans sa coquille argentée?
N'ouvre pas cette coquille avec un couteau, mon ami.
Ne la laisse pas exploser sous la force concentrée de ta volonté agitée, mais protège-la avec des mains pleines de respect, en lui murmurant la Première Parole du Créateur - Parole que tu as sans doute reçu au moment où tu Lui as demandé une aumône à cause de ta faim.
Dans le Jardin des Souvenances, les abeilles confessent l'ancienne légende qui raconte, qu'elles furent les larmes cristallisées du Premier Né du Soleil, en allant de fleur en fleur, pour les consoler pendant qu'elles absorbent leur nectar sans les blesser.
Le miel est la nourriture et le remède de ceux qui ont perdu ou ont oublié leur force solaire intérieure.
Tout, dans ce Jardin des Souvenances, de l'infime jusqu'à l'immense, suit la Loi de l'Harmonie, sans avoir été obligé d'apprendre quelque chose, sans que des voix dures fustigent, afin d'accélérer le processus, sans qu'un regard effrayant ne suggère que l'on doit souffrir avant de connaître le bonheur.
La Patience et la Paix règnent là, sans qu'elles ne soient attaquées par des fanatiques, arrogants et jaloux, qui se parent du titre de magiciens et de sages, et qui trompent les ignorants avec leurs jongleries et autres astuces de bateleur.
Le cœur n'apprend-il pas mieux par un amour sévère, que par des tromperies?
Là où la Magnificence compose ses chants, sous l'œil vigilant des simples créations, là les pensées ne veulent pas fuir en recherchant la paix.
Là, on n'a pas besoin d'une camisole de force pour maîtriser les mauvaises images du penser, car la Magnificence est entrée dans le penser.
C'est le Yoga de la Reddition et de la Reconnaissance, qui domine dans ce Jardin des Souvenances, où la sévérité s'excuse par son regard plein d'amour, et où les dures expériences sont enveloppées dans les leçons de la nature qui sait qu'elle est une fille temporaire de la Nature Originelle.
Elle aussi, a ses souvenances.
Elle les garde dans ses parfums, dans ses couleurs, dans la force de guérison de ses plantes, et dans l'alchimie de sa renaissance.
Avez-vous pu déchiffrer ses souvenances, mon ami?
Vous avez besoin pour cela d'un cœur sincère, d'un penser intuitif, et de mains respectueuses.
Ici, le savoir livres que n'apporte rien, ni les citations apprises par cœur - ici, il n'y a que l'homme intérieur qui peut discerner, mon ami.
Je vous invite à vous promener dans le jardin de mes souvenances, compagnon sur le chemin de la vie - et ensemble nous écouterons en silence le "langage des oiseaux", langage dans lequel les anciens sages puisèrent leur Connaissance, et que les chercheurs ont placé sur le vrai Chemin vers "l'Est", là où le Soleil se lève dans une Aurore éblouissante.
Venez avec moi vers la Source au milieu de ce Jardin, et regardez votre reflet dans la clarté des eaux.
Ce visage vous est-il inconnu, mon ami?
Ou bien êtes-vous tel Narcisse, amoureux de votre propre beauté?
Reconnaissez vos désirs secrets se reflétant dans vos yeux, et apprenez à connaître l'homme que vous regardez et que vous dissimulez devant le monde.
Dans le Jardin des Souvenances, la cuirasse de l'apparence se fond, et nous nous promènerons dans notre véritable habit, éclairé par le soleil et la lune, et où chaque mouvement dévoile le nom divin qui a été écrit dans cet habit par son possesseur.
Et nous nous reconnaîtrons, mon ami.
Je suis toi, et tu es moi.
Les mêmes douleurs ont été chassées par le doux zéphyr, reconnaissant la même joie émanant du calice de l'orchidée sauvage, nous reconnaîtrons la même sagesse sous les feuilles du platane symbolique, dont le tronc marqué, est une image des cicatrices de notre vie.
Et ce sera bien entre nous, mon ami.
Nos âmes s'élèveront vers la Source Originelle de la Vie, là où elles ont reçu la Vie - et main dans la main, nous nous retrouverons dans ce Jardin des Souvenances qui nous encourage à continuer le Chemin des hauteurs et des profondeurs, et à ne jamais hésiter pour le prochain pas, lorsque nous entendrons le cri des hyènes dissimulées à l'ombre derrière les arbres.
Car - tout sera bien, quoiqu'il arrive, mon ami.
Un Jour, une Aurore Lumineuse et pleine d'Allégresse, s'élèvera au Ciel pour toi et moi.