"Le sage parle de ses idées
L'homme intelligent, parle de ses actions
L'homme ordinaire, parle de ce qu'il mange"
A notre époque, il n'y a rien de plus intéressant semble-t-il, que ce qui se rapporte à la nourriture; et bien que soyons persuadés de vivre dans une période d'accroissement de l'individualité et du progrès, le "moi" et le "corps" n'ont jamais été plus nettement le centre d'intérêt de l'homme, que de nos jours.
L'individualisme semble être devenu synonyme du maintien de l'égocentrisme.
Toutes les thérapies de groupes et autres méthodes modernes, se concentrent sur le développement de l'égo, sur le maintien et la découverte de soi.
Il y a de nombreux groupes pseudo-spirituels, qui attirent l'attention de leurs adeptes, sur le corps et sa santé, promouvant ainsi tout ce qui concerne la nourriture - celle-ci devenant par là-même, le point central de la vie.
Il y a cependant déjà quelques voix - bien qu'elles soient encore des voix qui crient dans le désert - qui avertissent de la dégénérescence vers laquelle ces diverses thérapies et mouvements-occultes ou pseudo-spirituels, guident l'humanité.
Le "savoir" et la "connaissance", ne sont plus d'actualité le "workshop" (l'expérimentation), est à la mode, et maintenant, on considère que "l'œuvre" ne peut pas être bien accomplie par la seule connaissance ou le vrai savoir.
La spiritualité également a été divisée en information superficielle, et en une profusion d'expérimentations - mais l'homme n'est pas devenu plus heureux pour autant, ni n'a acquis plus de maturité.
A notre époque, où la nourriture est devenue si importante - celle de l'âme se place aussi en avant, et l'on s'aperçoit qu'elle est également empoisonnée, tout comme la nourriture matérielle.
Par ce double empoisonnement, nos sens perturbés démontrent une activité différente, et nos conclusions mentales et émotionnelles, ne peuvent plus être claires.
Le temps des saints semble être dépassé - de même que celui des sages. Les sages se nourrissent d'une autre manière que les bestiaux et nous devenons et sommes, ce que nous mangeons!
Nous nous nourrissons avec du poison, et lorsque nous disons "poison", nous ne pensons pas seulement aux adjuvants chimiques qui se trouvent dans la nourriture, car nous devons avant tout, être attentifs à tout ce qui nous entoure, à ce que nous ruminons dans nos pensées, et à ce qui nous touche émotionnellement.
Certaines doctrines peuvent empoisonner plus rapidement l'homme, que de légères impuretés chimiques.
Notre aspiration mentale et émotionnelle, et notre résistance intérieure face aux poisons émotionnels et mentaux, sont déterminants quant au choix de l'enseignement, de la religion, de la mystique et également du désir de n'absorber qu'une nourriture spirituelle et matérielle correspondant à cette aspiration.
Dans l'antiquité, il était déjà un fait connu, que "l'homme glouton" n'a plus besoin de nourriture spirituelle.
"La gloutonnerie est le propre de la bête" - antique proverbe égyptien.
"Les hommes gloutons ne naissent pas, ils sont produits", dit un autre proverbe connu.
Le besoin d'une "Nourriture spirituelle", est la conséquence logique d'une faim intérieure - la composition de cette "Nourriture" sera déterminée par l'état de conscience intérieure.
Un état de noblesse intérieure, entraîne une sélection très stricte et très rigoureuse en toute chose; Par cette noblesse intérieure, on est amené à se nourrir - physiquement et spirituellement - d'une manière très consciente.
Notre conviction, notre foi et nos idées, démontrent si nous sommes sages - nos actes indiquent si nous sommes intelligents - et ce que nous mangeons, prouve l'absence ou la présence d'une noblesse intérieure.
L'acceptation totale et sans critique d'enseignements absolument erronés, démontre l'absence de sagesse, d'intelligence et de noblesse intérieure.
Citer inconsciemment des conceptions théoriques, démontre notre paresse engendrée par un manque d'intérêt pour la sagesse.
Lorsque notre intérêt est présent, nous réagissons.
La motivation est donc précisément notre intérêt.
Et nous sommes ce qu'est notre intérêt.
Si notre nourriture physique est le point central, nous sommes essentiellement des matérialistes, si notre nourriture spirituelle est le point central, nous serons avant tout un homme-âme, si ce sont nos "propres" problèmes qui occupent ce point central, nous serons sans aucun doute un homme-égo.
La nourriture émotionnelle et mentale de l'égo ne fera pas de nous un homme plus sage ou plus spirituel.
L'humanité ne deviendra pas plus sage, par des "égos" forts, qui n'aspirent qu'à leur propre intérêt, mais la sagesse peut croître par une connaissance-de-soi, qui n'entraîne pas de tourment.
Se tourmenter soi-même - soit physiquement, soit spirituellement - nous rend plus stupides et plus malades que jamais auparavant.
Il semble difficile de trouver le chemin du milieu, le "Milieu doré" que les maîtres du Zen nomment "Hara", semble être perdu par l'homme - et sans ce "centre", sans base ou terre, l'homme ne pourra jamais se relever.
La nourriture des saints consiste en une sélection très sévère et très stricte de la nourriture normale, naturelle et spirituelle, présente partout.
La sélection la meilleure sera: Prendre - ce qui ne cause pas de tort - et s'abstenir de ce qui est inutile. Utiliser ses sens d'une autre manière que l'homme ordinaire - c'est une question d'attention intérieure, sans information sur les possibilités innées de l'homme, on ne pourra jamais se servir de ses possibilités.
Il est nécessaire de connaître tout d'abord son matériel, avant de pouvoir l'utiliser. Et l'on s'aperçoit partout, que l'homme moderne est tout juste informé, malgré son soi-disant développement.
Même ceux qui ont étudié durant des années les enseignements religieux, occultes ou ésotériques, sont à peine informés des miracles de l'existence humaine.
Si nous ne connaissons pas notre matériel, comment voulons-nous pouvoir Vivre?
Si nous ne connaissons pas notre âme, comment pourrons-nous la nourrir?
Parler de son âme, c'est toute autre chose que connaître son âme.
Et la connaissance du caractère, n'est pas encore la Connaissance de l'âme. Apprendre à connaître son âme, c'est une approche qui se déroule à travers soi.
Moins le "moi" opposera de résistance, plus facile sera la rencontre avec son âme.
L'homme n'est-il pas religieux, mystique, occulte ou bien spirituel, du fait de son âme?
Si ce n'était pas le cas, il ne chercherait qu'une satisfaction pour son égo mécontent, n'est-ce pas?
Et un égo mécontent peut rechercher de l'aide chez tous les thérapeutes de notre époque - que cet égo soit vraiment aidé, c'est une autre question!
Un surplus d'attention pour l'égo, cause du tort à l'âme, c'est un fait reconnu. Une âme endommagée est tout juste capable de rechercher objectivement sa nourriture - et il me semble que nous sommes entrés dans le temps des égos et des âmes endommagés, et ce, sous le regard attentif des divers thérapeutes.
En nous se concentre la nostalgie du temps des saints et de l'harmonie, mais les saints ne sont pas fabriqués par des autorités - les saints se créent eux-mêmes: Il doit toujours y avoir un équilibre entre la nourriture spirituelle et la nourriture matérielle - et de plus, une vibration noble doit y dominer constamment.
Aussi longtemps que le noble anéantira l'ignoble - on pourra parler d'une croissance intérieure, ou d'un maintien ou d'une guérison.
C'est l'homme qui décise personnellement de cette action entre noble et ignoble.
Ce que nous trouvons indigne d'être absorbé, nous le refusons, mais hélas, nous sommes trop souvent prêts au compromis, lorsque nous pouvons éviter ainsi des difficultés provenant de l'extérieur.
D'un autre côté - le fanatisme cause plus de tort qu'un compromis quelconque.
L'homme digne est une Unité grandiose de sévérité et de tolérance.
Pouvons-nous nous servir de notre propre mesure, pour notre prochain?
Qui est vraiment à ce point parfait, qu'il oserait juger son prochain?
Beaucoup d'hommes ne désirent pas être saints - mais ils veulent être sages.
Ceci provient de notre conception des saints qui a été empoisonnée.
C'est une conséquence due à l'absence de notre propre expérience, et à une pénurie de notre intelligence.
Aujourd'hui, c'est le temps des empoisonnements!
Cela n'est-il pas assez explicite?
Mais un organisme empoisonné, spirituellement ou physiquement, entre rapidement en contact avec divers autres poisons.
Le semblable attire le semblable.
Ce qui est à l'intérieur, s'extériorise toujours.
Ce n'est pas le médicament pris plus tard qui sera décisif - mais bien le poison absorbé avant. Un poison à demeure dans notre organisme (surtout un poison spirituel) affaiblira notre résistance.
Celui qui perd sa résistance, se perd lui-même, mais il perd aussi son âme individuelle.
Sans cette âme, la sagesse ou la sainteté ne peuvent exister.
Un homme digne ou sage, parle, pense et vit, sur une base intérieure.
Cette base détermine tout son comportement-de-vie, et également sa nourriture spirituelle et matérielle. On recherche toujours ce dont on a besoin, si l'homme recherche trop en lui-même, c'est la preuve qu'il est déséquilibré - s'il recherche trop à l'extérieur de lui, c'est aussi la conséquence d'un déracinement.
Etre "déraciné", c'est un état de frustration, tout comme le fait d'être trop enraciné, trop matérialiste. Comme conséquence à notre excès "d'enracinement", il y a souvent une fuite dans l'irréel, dans un déracinement excessif.
Les individus irréalistes, recherchent une "terre", un soutien, une base, et ils essaient de la trouver dans divers études, méthodes, groupes de solidarité etc...
Lorsque l'on sera finalement de nouveau "fixé", le prochain pas suivra de lui-même: l'âme aspirera à la sphère céleste.
Une terre qui repousse le ciel, sera une terre infertile.
C'est pourquoi une aspiration égocentrique, est tout aussi maladive qu'une aspiration vers le surnaturel.
"Je cherche Dieu", disent de nombreuses personnes, et ils remplissent leurs jours et leur vie avec des problèmes qui gravitent autour de leur "moi".
Aspirer au ciel, c'est toujours le début d'une guérison, d'un état de sainteté ou de sagesse. La sainteté et la sagesse proviennent du ciel, par un attouchement spirituel dans une terre fertile, harmonieuse, modeste et naturelle.
Cet équilibre n'est-il pas une unité entre la terre et le ciel?
Cet équilibre n'est-il pas une adoration de l'âme et de la nature (ou de l'organisme) envers l'esprit?
Qui nous transmettra l'esprit?
Les thérapeutes?
L'esprit n'attend-il pas plutôt un petit signe de nous, pour nous contacter?
Est-ce que celui qui demande a jamais été affamé?
Mais cette "demande" est aussi un art intérieur.
C'est un signe spontané s'élevant de nous comme une impulsion électromagnétique. Ce n'est pas une prière formulée en paroles, ni un chantage ou une menace envers le Plus Haut.
La noblesse intérieure est une liaison constante avec ce qui est le plus noble, le meilleur et le plus saint.
La noblesse intérieure n'accepte pas moins que ça!
Mieux vaut peu, mais bien - que trop, et passable.
C'est une loi pour la santé spirituelle et physique.
Le sage fera-t-il abus de nourriture?
L'interaction entre offre et demande, restera chez lui toujours équilibrée.
Celui qui donne beaucoup peut recevoir beaucoup - mais celui qui reçoit beaucoup doit donner beaucoup - c'est la différence.
La mesure intérieure est innée. Elle appartient à notre connaissance physique et spirituelle - nous devons savoir où se trouve notre limite.
Si nous ne la connaissons plus, quelque chose sera alors totalement faussé.
Bien "qu'un affamé ne critique pas le repas" - spirituellement parlant - la sélection ne fera cependant pas défaut.
Actuellement, vu les faits, cette possibilité de sélection n'est plus présente - ainsi, l'homme est-il la proie des divers pseudo-sages.
Ne peut-on pas parler maintenant d'une époque où règne la stupidité?
La stupidité est la terre fertile des masses et des hommes médiocres.
La médiocrité tue notre capacité de création.
Toute âme aspirante est créatrice, elle engendre des idées.
Les hommes spirituels, sont toujours des hommes qui sortent de l'ordinaire, ainsi, ils ne sont jamais médiocres, leur sélection dans leur nourriture spirituelle et matérielle, les pousse à abandonner la médiocrité.
Ils sont poussés, de leur centre intérieur, à lever la tête vers le ciel - et donc, "à découvrir leur nuque".
Celui qui "montre sa nuque" est vulnérable!
Un homme spirituel n'est-il pas vulnérable, dans son corps, son âme et son esprit?
C'est une vulnérabilité qui provient de la noblesse.
La noblesse n'évite-t-elle pas qui est ignoble?
Tout ce qui endommage l'âme, est ignoble.
Chaque individu déterminera personnellement ce qui peut causer du tort à son âme. Une âme éveillée, sera de plus en plus vulnérable, mais, dans le même temps, elle sera plus forte.
Un homme fin et d'une nature délicate, pourra avoir plus de résistance qu'un homme frustre et grossier - c'est l'état intérieur qui est déterminant.
La faiblesse n'est pas la noblesse et une stature imposante, n'est pas signe de force - l'insensibilité, n'est pas le signe d'une harmonie intérieure.
Posséder l'harmonie, c'est aussi ressentir tous les courants, tous les mouvements - c'est une noblesse intérieure.
Un homme spirituel est toujours un homme subtilement sensible.
Il peut comprendre ce qui est le plus bas - et il peut ressentir ce qui est le plus haut. Il peut élever ce qui est inférieur (si cela est nécessaire) et il peut abaisser le plus haut.
Mais il ne cause de tort ni à l'un, ni à l'autre.
C'est un point essentiel.
Tout ce qui peut causer du tort doit être évité.
La détérioration provient de l'absorption d'une nourriture mauvaise.
Elle provient d'un empoisonnement mental, émotionnel et spirituel.
Tout ce qui est en surplus, devient un poison: Il faut mieux prendre trop peu, que trop.
La faim est une meilleure chose que l'indigestion.
La faim de l'âme fait de nous des chercheurs, la saturation de l'âme fait de nous des sots. On doit toujours - également sur le plan spirituel - conserver son appétit, même lorsque nous venons de manger - l'appétit pousse vers la recherche de nourriture.
L'appétit stimule la recherche vers le savoir et l'expérience.
La mauvaise nourriture nous rend stupides et sots, ou bien fait de nous des errants affamés.
Une nourriture que nous devrions absorber - sans qu'elle n'ait la préférence de notre cœur - n'apportera jamais le fruit espéré.
Chacun doit avoir la liberté de choisir.
Le saint est sélectif - mais n'oubliez pas: ceux qui sont sélectifs, ne sont pas nécessairement des saints.
C'est le motif qui sera décisif à ce sujet.
La motivation qui nous fait nous mouvoir, et qui nous place sur un chemin quelconque. Soit le chemin vers le haut, soit le chemin vers le bas, soit le chemin horizontal et plat.
Chacun désire se nourrir - c'est une réaction instinctive.
De nos jours, il y a plus d'hommes qui désirent digérer ou rejeter leur nourriture, que d'en reprendre de nouveau.
C'est un signe des temps et une conséquence de la saturation générale.
Mais cela ne signifie pas pour autant que chacun doive également attendre en digérant. Il y a encore et toujours des personnes qui désirent se nourrir, car - d'une façon tout à fait normale - elles ont donné ce qu'elles ont reçu.
Les saints et les sages sont des canaux de passage - n'est-ce pas la mission la plus haute de l'homme, dans sa triple intégralité, que d'être un médiateur?
Recevoir et donner - la transmutation est: une suite logique du "recevoir".
Si nous trouvons un équilibre dans cette interaction, aucune nourriture ne nous sera un poison, ni ne sera empoisonnée, lorsque nous la redonnerons.
Recevoir et absorber, c'est une action évidente, mais "donner" aussi doit l'être.
La "transmutation" est la suite logique - ici - nous ne pouvons rien faire personnellement - Cela s'accomplit.
Nous devons redécouvrir ce que nous devons faire nous-même, et ce qui s'accomplira, par les dons innés. Ce qui s'accomplit, pour nous, se trouve en dehors de notre compétence - il est défendu d'y toucher avec nos mains égocentriques!
C'est le domaine de l'âme.
Ou de l'organisme, si c'est une action physique.
Ce n'est pas à nous - en tant qu'égo - de s'occuper de cette âme - mais l'âme elle, s'occupe de nous.
C'est une réalité normale.
La raison pour laquelle cette activité a été modifiée par nous, de nos jours, est le résultat d'un empoisonnement intérieur, sur les plans émotionnel et mental.
Si notre âme s'occupe de nous, tout sera bien - qu'importe ce qui va advenir. Si nous redécouvrons cela, nous sommes en route sur le bon chemin, et nous serons accompagné, de tout temps.
Reconnaître ceci, signifie trouver la Paix - malgré tout -, et ainsi, nous transmettrons ce qui est le plus juste - car la Nourriture des Dieux nourrit, mais Elle n'endommage jamais!