Allocution 2

La religion est une étrange émotion; cependant, elle peut entraîner des changements rigoureux dans la vie de l'homme.

En dehors des hommes de religion, il y a les occultistes, les ésotéristes et les athées - ceux qui sont souvent orientés d'une manière philosophique, mais qui repoussent toute dépendance à un Dieu - ceux aussi, qui éprouvent sauvant une aversion envers ce qui est clérical, et qui se placent alors en opposition totale vis à vis de tout ce qui a un rapport quelconque avec une religion; ils sont allergiques aux expressions religieuses et à leurs symboles.

Toute réaction émotionnelle-intellectuelle entraîne des conséquences sur le plan corporel - de nombreuses expressions du langage populaire en témoignent.

Le corps est lié, comme une unité, à notre vie mentale et émotionnelle; et les recherches dans le domaine de la psychologie ont démontré que le fait "d'entretenir une situation fausse", "apparente", ne peut pas se maintenir sans entraîner des réactions sur le plan physique-corporel.

Derrière toute réaction extérieure, se cache la psyché; on peut retrouver cela en toute situation; une psyché qui est triple: penser - émotion - âme.

Dans ce triangle de base s'élaborent les causes qui conduisent aux conséquences physiques-corporelles.

Il y a des maladies qui semblent inguérissables, tant que la cause profondément cachée n'a pas été déracinée.

Intervenir dans ce triangle émotion-penser-âme, est plus difficile que tout autre chose, car personne n'accepte qu'un étranger y pénètre sans invitation.

La religion, en tant qu'impulsion émotionnelle-originelle humaine, est aussi un sentiment qui peut être vécu sans réaction préjudiciable lorsque le triangle, déjà cité, est en harmonie.

Nous savons tous que la religion ne devrait pas être ce devoir méthodique et organisé qu'elle est; mais elle est emprisonnée dans des obligations et autres contraintes, qui ont été placées de l'extérieur et qui ont souvent des suites désagréables, par le fait même qu'elles ont fait irruption dans la vie émotionnelle de l'homme.

Notre vie se meut néanmoins le long des inspirations qui sont produites par le triangle de base: penser-émotion-âme; et même plus: Ce triangle de base est déterminant quant à ce qui se passera dans notre vie.

Que cette base soit dysharmonieuse depuis longtemps déjà, c'est la preuve du comportement de l'homme moderne - y compris les maladies dont il souffre.

La société et le discernement humain partagent les hommes en deux catégories: Les gagnants et les perdants. Les gagnants peuvent compter sur la vénération de la masse, les perdants peuvent - dans le cas le plus favorable - compter sur de la pitié.

Avons-nous réfléchi. déjà que le fait de "perdre" ou de "gagner" peu importe comment nous considérons cela, dépend de notre orientation de base, de notre unité: penser-émotion-âme?

Avons-nous déjà remarqué que "gagner ou perdre", n'avait rien à voir avec l'argent, la position ou le succès, mais était en rapport avec le point de vue même de l'homme.

Il y a des hommes qui, même dans des circonstances difficiles, rayonnent comme des gagnants - et il y en a d'autres qui bien que gâtés extérieurement, se comportent comme des perdants.

Cette dernière catégorie d'hommes est malheureuse et elle va au devant de divers maux corporels, ou d'impasses névrotiques souvent très dangereuses.

Celui qui se sent "perdant" - qu'importe la situation et le cas - se prive de la force des gagnants: Le courage de vie.

Et le courage-de-vie est une forme de religion non-écrite, c'est: Savoir se re-lier.

L'homme spirituel démontrera sa spiritualité dans une harmonisation du triangle de base; et cela signifiera toujours: Garder ou bien être inspiré par le courage-de-vie; Et posséder ce courage-de-vie est semblable à: gagner.

Qu'est-ce que gagner?

Et que gagner?

La certitude que l'on a sa vie entre ses mains - la conviction que l'on possède une force intérieure qui est indestructible, la foi dans la possession de dons innés qui ne conduisent jamais vers l'esclavage, ni vers un état oppressif.

Se laisser tomber dans l'oppression, n'est-ce pas en contradiction flagrante avec le Noble Courage du Fils de la Lumière?

Et ce soi-disant "échec", est-ce autre chose que se laisser manipuler, profaner par quelque chose qui vient de l'extérieur, ou par quelqu'un qui nous domine?

Une flamme sans oxygène étouffe - ainsi, la Flamme intérieure s'étouffera également si elle n'est pas nourrie par le Souffle spirituel de la Vie. La Flamme intérieure prélève sa nourriture dans nos émotions, notre penser, et notre âme.

L'interaction entre ces trois centres et la Flamme, déterminera la qualité et la quantité de notre courage de vie.


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Nous sommes tous nés avec un schéma vital, une image de vie; et de cette image de vie, nous construisons un but, ou bien un idéal de vie.

On peut attendre des hommes ésotériques, ou des chercheurs spirituels, que cette image de vie soit spirituelle, et ce n'est qu'en se basant sur cette image spirituelle, que ces hommes chercheront l'Esprit - qu'importe où - mais ils ne lasseront point de chercher sans cesse.

Ainsi, ils ne se laisseront pas arrêter par les ennuis, les devoirs extérieurs et n'importe quel bienfait matériel.

On trouve ici le type d'homme qui se sent souvent insatisfait ou mécontent - malgré sa prospérité extérieure apparente, ou bien son contentement de façade.

Il est l'homme qui ne peut jamais se satisfaire ni s'accommoder du masque qu'il a mis docilement, ou bien contraint et forcé.

Cette situation est reconnaissable à tous les niveaux matériels, mais aussi à tous les soi-disant degrés ésotériques.

Cet homme est un gagnant-apparent, mais il sait dans son cœur qu'il est un perdant, et ainsi il se sent malheureux, parfois coupable, parfois freine.

Il a trahi cette image innée qui avait des contours totalement différents que ceux qu'il a réalisé. Il se trompe - il trompe ses prochains, ses amis et son Dieu.

Bref - il construit chaque jour une image qu'il déteste, ou bien qu'il ne peut à peine maintenir. Et si l'on ne peut plus maintenir quelque chose, on est alors aux yeux des prochains, un perdant et l'on s'y identifie tellement que l'on se voit également comme un perdant.

En réalité - démolir quelque chose, pourrait bien être le début d'une victoire, d'un triomphe-de-soi.

Triompher des jugements, des railleries, du verdict des autres.

Cela pourrait bien signifier que l'on a enfin trouvé la route qui a été gravée au moment de notre naissance, comme suite des incarnations précédentes.

Y a-t-il un homme qui ne sache pas que le fait d'être en harmonie avec ses désirs-du-cœur, engendre une énergie?

Y a-t-il un homme qui ne sache pas que l'esprit et le penser, ou bien le cœur et l'âme, sont une unité - une unité dont les courants de force se manifestent dans le corps?

Nous sommes un "perdant" si nous savons dans notre cœur, que nous trahissons l'Image originelle. Nous sommes déjà dangereusement loin sur ce chemin lorsque nous devenons trop fatigués pour réaliser cette Image, ainsi, nous permettons que cette Flamme intérieure s'éteigne - c'est nous qui l'avons permis!

Chaque homme - vous et moi - reste le gardien ou bien le destructeur de sa propre Flamme - nous sommes le personnage décisif dans notre propre vie.

Nous pouvons permettre telle chose, et nous pouvons la repousser ou bien la renier. L'engouement moderne pour "l'accompagnement psychologique", prouve qu'il y a plus de perdants que de gagnants - et cela veut dire que l'homme se laisse subtiliser la direction de sa propre vie - cela veut dire aussi, qu'il a permis que l'on fasse irruption dans ce triangle précieux: penser-émotion-âme - triangle équilatéral que Pythagore appelait: la base de La Vie.

La dégénérescence de ce triangle a des conséquences funestes dans ces trois centres, et également dans le corps qui lui est dépendant.

Toute spiritualité - qu'importe l'étiquette - se manifeste dans ce triangle - et pour cette raison, la religion et toutes les formes de l'ésotérisme, de l'occultisme et du mysticisme, entraîne un changement.

Pour cette raison aussi, la re-liaison - Re-Ligio - de ces trois centres avec la Source Originelle, peut nous protéger, alors qu'un triangle dépérissant, peut être le début d'une destruction de soi, un destruction de soi qui a bien des présages.

Ne pensez pas tout de suite, lorsque l'on parle de destruction de soi, au suicide - il y a d'innombrables formes da destruction-de-soi lentes: et vivre "contre-soi" et "contre son Image originelle" en est une.

Par cela, nous nous privons de la Force.

Cela signifie: mourir d'une faim intérieure, ce qui aura toujours des conséquences dans le corps.

Nous devrons nous identifier intensivement - comme des hommes spirituellement sensibles - avec l'image originelle qui est gravée dans notre âme, spécifiquement dans notre vie présente.

Ici aussi, on voit le rapport de la vie matérielle avec la vie spirituelle.

Celui qui veut atteindre quelque chose dans la vie matérielle - un but qui remplira tout son penser - s'y adonnera entièrement.

S'il n'a pas de succès, il essaiera encore une fois, ou bien il sera tant déçu et amer, qu'il se comportera alors comme un "perdant", avec toutes les conséquences qui en résultent.

L'homme spirituellement orienté - possède aussi une Image de sa réalisation spirituelle; s'il est un homme immature, il se comportera comme le matérialiste, avec une volonté impitoyable, une dure mentalité et la passion des formes extérieures.

S'il est au contraire un spiritualiste véritable - dès sa naissance - sa réalisation spirituelle sera totalement différente:

En premier lieu, il ne s'identifiera ni avec le "perdant", ni avec le "gagnant", selon les normes humaines.

Il saura néanmoins que s'il veut atteindre son Idéal spirituel, il devra être relié avec l'Esprit - c'est une condition qui ne peut accepter aucune dérogation.

Cette conviction ferme, en fait déjà d'avance un Gagnant - qu'importe comme se développeront ses circonstances de vie extérieures.

Il peut détruire et commencer de nouveau, il peut continuer la construction, ou bien l'intensifier - cela n'a pas d'importance.

L'important est qu'il reste à travailler à son Image spirituelle.

Ce que les hommes diront de lui, est égal.

Qui est capable de juger?

Qui jugera, lorsqu'il sait combien il en coûte pour devenir un tel gagnant stable?

La stabilité est le don de Saturne - qui est appelé par les Alchymistes: la force de la renaissance.

Il n'y a que l'homme ésotérique qui puisse comprendre cette signification - car transmuer son "plomb", transmuer sa propre terre n'est pas autre chose que de triompher - triompher de soi.

Pour ce triomphe-de-soi, nous devons oser briser avec les opinions habituelles - nous devons oser nous confronter à l'opinion du prochain - qu'importe comment on nous appellera ensuite.

Nous devons accepter d'être un "perdant" aux yeux de nos prochains, si malgré cela nous savons intérieurement, que nous restons un "gagnant" qu'importe ce qui se passe ou ce qui se passera par la suite.

Se trahir, c'est la conséquence d'un sentiment de lassitude, un sentiment de tristesse qui grandira profondément en nous, et qui ne pourra être guéri, ni par l'argent, ni par des remèdes, ou par de l'affabilité et de la complaisance à notre égard.

Combien de soi-disant hommes spirituels, sont en vérité des traîtres de l'esprit; et combien parmi eux le savent, et souffrent alors de diverses maladies physiques ou spirituelles?

N'est-ce pas toujours ceux qui savent qui sont punis le plus durement?

Par eux-mêmes?

Par leur connaissance?

Refuser de faire ce que l'on sent comme une impulsion intérieure, est le premier pas sur le chemin du vide intérieur, de l'abandon de la Force, et être sans Force, fait de nous des pions; et si celui qui sait, devient un tel pion - malgré son aversion intérieure.

Il se meurt alors petit à petit, car il se comportera ainsi d'une manière qui va à l'encontre du principe de base du Chemin spirituel.

Il construit dans l'obscurité - il fait péché après péché - si l'on veut lui donner cette appellation et il sera entouré d'un nuage obscur qui est engendré par son intérieur.

Y a-t-il quoique ce soit qui puisse vivre sans lumière, dans la nature et dans l'esprit?

Celui qui pense être un "perdant", est en train de se couper de la Source inspiratrice de la Lumière - et ainsi il persiste à se priver de sa vie - ce qui est une action absolument anti-divine, sachant que Dieu signifie la Vie.

Quel homme spirituel pourrait être responsable de cela?

C'est pourquoi il y a lutte intérieure, combat avec soi-même, c'est-à-dire avec sa personnalité, son masque.

Cette lutte ne serait pas nécessaire - mais nous l'avons fait entrer sur le Chemin spirituel, par le fait que nous avons été - dès le Commencement - des traîtres.

Et si nous sommes plongés dans une telle lutte, les guides et les autorités nous louent, mais en réalité, nous ne faisons pas autre chose qu'essayer de ne pas être - trop ouvertement - un traître.

Celui qui sait cacher cette trahison le plus longtemps, est souvent compté parmi les gagnants - bien qu'il soit constamment torturé par le "perdant" intérieur.

Finalement, souvent par un choc ou la confrontation avec le véritable soi, un réforme conséquente, en sera le résultat.

Un choc qui fait que ses prochains le plaindront - un choc, dont il se réjouira, s'il est encore un peu vivant spirituellement, et qui le rendra à l'Unité totale du penser-émotion et âme.

SI cela est accompagné par des changements extérieurs, par une destruction et du mépris - cela ne le touchera pas.

Car ainsi, il aura retrouvé sa mentalité originelle - son inspiration d'âme, et ceci signifie tout, pour lui.

Se convaincre, signifie pouvoir dire "oui" de temps en temps, alors que tous les amis et proches disent "non".

Se convaincre, signifie aussi "se retrouver tout seul"; c'est une attitude qui a déjà été si difficile à l'école!

Ceux qui se laissent manipuler par l'opinion des autres, et par les suggestions des guides, risquent de perdre le trésor le plus précieux qu'ils possèdent: la Paix intérieure et leur santé.

Et c'est justement ce dont manque l'homme d'aujourd'hui: la Paix intérieure et la santé.

Y a-t-il eu un temps où l'humanité s'intéressait plus intensément à ces deux dons, qu'aujourd'hui?

Et ils sont inséparablement liés l'un à l'autre.

Notre discorde intérieure ou notre inquiétude rend notre organisme inquiet, dysharmonieux et perturbé. Ce comportement moderne qui se démontre dans des théories, des discussions et des protestations sans fin, parcourt la direction opposée du Un, ou du Dieu Unique.

Chacun peut le constater, le voir et l'expérimenter.

Malgré cela, ce comportement est un reflet de la situation intérieure de l'homme de la rue, qu'il soit chercheur ou non.

Dans notre propre organisme, spirituellement et physiquement, nous trouvons le repos et la paix lorsque nous sommes dépendant du Dieu Unique - et l'homme inquiet a besoin de directive - il se soumet ainsi à une autorité, parce qu'il a perdu son Autorité intérieure.

Et qui ne l'a pas fait - partiellement ou totalement?

Celui qui triomphe de soi, l'individu courageux qui possède le haut Courage de la modestie, est le seul homme qui serve le Dieu Unique, en étant lui-même une unité, ou un UN, à Son Image.

Etre Son semblable - comme un reflet - ne détournera jamais vers l'arrogance - mais conduira toujours vers le Noble Courage qui stimule l'homme à gravir la Montagne de la négation-de-soi, et le pousse à descendre dans les vallées obscures et cachées, sans devenir pour autant, un esclave ou bien un arrogant, sans être brûlé, et sans être souillé.

La plus grande perte par laquelle on peut dire que nous sommes un "perdant", c'est la perte de la Lumière.

Et ceci devient réalité, lorsque nous devenons sans force, fatigué spirituellement, désintéressé vis à vis de l'Esprit.

Pour éviter ceci: Il faut intervenir avant qu'il ne soit trop tard.

Et nous le ferons, si nous aimons encore l'Image Originelle innée qui fut en nous, dès notre naissance.

Ceci est déterminant.

Que cette Signature nous honore tous!

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