Allocution 2

Le nouveau temps arrive à grand pas, il forme la phase du milieu, entre les phases religieuse et psychothérapique.

Le changement-de-masse, soumis aux circonstances, engendre un nouveau fruit: la psycho-religion.

L'homme s'est éloigné de la base originelle du développement spirituel: La Connaissance-de-soi; et il a abouti dans la haine-de-soi. Une haine-de-soi qui devint la terre dans laquelle put croître les grandes organisations religieuses.

Le désir vers la méditation est la compensation d'une haine-de-soi cachée, ou bien à découvert, qui est la possession d'une grande partie de l'humanité.

La psychothérapie et la croissance spirituelle vont la main dans la main. L'homme n'a pas besoin de psychiatre, mais il doit se perfectionner dans la psychothérapie pour savoir enfin qui il est.

Personne ne peut le faire pour lui - ni son maître ou son guru, ni son pasteur ou son prêtre, ni son voisin.

Dans le meilleur des cas, il aura un vrai ami qui pourra reconnaître . ses problèmes. Pour en arriver au développement spirituel, l'homme ne peut jamais partir d'une fausse image-de-lui, mais il doit, tout d'abord, se connaître.

La paix intérieure est la terre où la magnifique fleur des dons peut croître. Une Paix qui est indestructible, parce que l'on reconnaît tout, et qu'on ne peut être ni déçu, ni amer, ni déséquilibré.

Il n'y a que celui qui possède suffisamment cette connaissance-de-soi, et qui en plus s'accepte tel qu'il est, qui peut espérer une Paix intérieure.

Tous les autres vivent dans une "armistice continuelle" avec eux-mêmes, armistice qui peut être brisée à chaque instant.

La plupart des religions évitent que l'homme ne se connaisse lui-même, par crainte qu'il ne se retourne contre elles.

C'est alors poursuivre une construction sur une défaite déjà présente. Et ceci a conduit à une gigantesque incompréhension quant à la tâche des religions, et également vers une haine-de-soi qui, dans divers cas, s'est transformée en haine religieuse.

La haine est le produit de la crainte.

Et la crainte est une forme de l'ignorance.

La crainte univers un Dieu est un sentiment de culpabilité caché.

La prière du pardon et l'espoir adressés à un Dieu pardonnant, est un sentiment de culpabilité accepté, et la mise à profit d'un sentiment d'infériorité.

La psychothérapie et la méditation aident l'homme moderne, brisé par les religions - en lui procurant une issue.

La religion devient un asile pour tous ceux qui se haïssent, ou se combattent, et elle l'est souvent pour ceux qui craignent la connaissance-de-soi.

Ce qui pour l'un, sera un psychiatre, ce sera un guru ou un maître, pour l'autre.

C'est la grande école maternelle, où les hommes n'ont jamais appris à être adultes - comme une créature adulte et digne, vivant de la Liaison avec son Créateur, et qui n'aspire à rien d'autre qu'à retourner chez Lui, comme un être spirituel.

La crainte-de-soi pousse l'homme à s'adonner à quelqu'un qu'il respecte, et dont il pense qu'il est plus élevé. Ceci montre déjà qu'il ne se respecte pas lui-même, et peut-être même qu'il se méprise. Pour une fourmi, le cheval est un être gigantesque et puissant, mais la fourmi a son propre travail, tout comme le cheval a sa propre force.

Le monde de la fourmi n'est pas celui du cheval, tout comme le monde d'un homme diffère du monde d'un autre homme.

Cela ne veut pas dire qu'un monde sera mieux qu'un autre, mais il est simplement différent. Les hommes qui se sentent impuissants, faibles et inférieurs, veulent de cacher dans la sphère d'un maître , ou d'une autorité puissante à leurs yeux, afin que leur lumière tombe sur eux et change ainsi leur petit monde.

Leur monde ne changera cependant pas, ils ne sont que tolérés à la limite d'un monde apparent - ils n'y prendront jamais part.

Ainsi, un homme ne deviendra jamais comme un autre homme.

Celui qui veut suivre un développement spirituel, doit posséder le courage de se soumettre à une psychanalyse, mais, dans tous les cas, avec une thérapie douce, qui fait tant de progrès de nos jours. Une thérapie qui n'aboutit pas dans une destruction-de-soi, mais qui soutient l'homme.

La destruction spirituelle - pendant 2000 ans - a fait de l'homme, soit une brebis stupide, soit un être frustré qui ne cherche pas vraiment une Religio, mais un soutien pour pouvoir dominer sa vie.

Celui qui n'ose pas vivre selon ses propres mesures - ne sera jamais capable d'arriver à un progrès spirituel.

Il n'a pas confiance-en-lui, et pour cela, il recherche autrui.

Mais le manque de confiance finit toujours en une défiance envers autrui. La crainte de ses propres faiblesse non acceptées, fait que l'on éprouve une crainte inconsciente pour les faiblesse d'un maître ou d'une autorité quelconque.

L'homme n'a jamais appris à accepter le faible avec le fort, comme deux fruits d'un même arbre. Il n 'y a jamais qu'une seule possibilité, il y a toujours un autre côté que l'on cache, ou bien qu'on ne veut pas voir, que l'on haït ou excuse.

Il n'y a que là, où le soi-disant faible a été sublimé dans la sensibilité unique, dans la gentillesse, la méditation ou la réceptivité, que le soi-disant fort ne sera jamais exclusivement, un dominateur excluant tout.

La on reconnaîtra l'équilibre du souffle entre le faible - ou la réceptivité - fort - ou le rayonnement.

Un homme fort peut se craindre, tout comme le peut un homme faible. Ils ne se démontrent que de façon différente.

Celui qui n'a jamais appris à être agréable, sympathiquement faible; se méfiera toujours et voudra avoir une apparence forte.

Celui qui n'a jamais appris à être fort, positivement actif, sûr-de-soi, se cachera toujours dans la faiblesse d'une créature inférieure qui a besoin de son prochain.

Et ce comportement ne peut se démontrer qu'à travers un prochain ou un maître. La crainte-de-soi fait de l'homme un fruit abîmé par les vers; un fruit qui est tombé trop tôt de l'arbre et qui a été ramassé par ceux qui ont faim et se contentent de fruits véreux.

La hiérarchie religieuse est une grande bête affamée qui ne sera jamais saturée.

Le nom sous lequel elle se manifeste n'a pas d'importance, car vu d'en haut, c'est un même corps gigantesque avec différents aspects colorés, mais qui n'a qu'une seule gueule où disparaissent les hommes véreux, ignorants paresseux en penser.

Et souvent, pour être vomis ensuite, plus endommagés qu'auparavant.

La psycho-religion du proche avenir accomplit deux choses: D'abord, guider de nouveau l'homme en lui-même, l'aider et lui apprendre à s'accepter, et ensuite, construire un idéal pour y placer sa vie et son besoin spirituel.

L'homme qui ne possède pas son propre idéal - ce sera peut être seulement un idéal qu'on lui a suggéré, ou bien il verra un idéal dans la personnalité de son prochain - cet homme donc, sera privé de la nourriture spirituelle pour son âme.

C'est la raison pour laquelle, à côté de la psychothérapie, la Religio a pour tâche de fixer l'homme dans sa Mission spirituelle.

Si on ne fait pas cela, il ne reste alors qu'une psychothérapie, et l'homme se retrouvera ensuite avec les mains vides - s'il est, tant soit peu, un homme orienté spirituellement.

L'homme doit apprendre à être puissant pour faire "quelque chose" de lui-même, et ensuite, il devra se reconnaître, et savoir qu'il doit redonner ce "quelque chose".

Il doit se connaître, pour pouvoir s'adonner.

Celui qui ne s'accepte pas tel qu'il est, ne sera jamais capable de servir les hommes, de n'importe quelle manière que ce soit.

Si l'on s'accepte, on acceptera aussi son prochain tel qu'il est, et on ne le changera jamais en une idole, ou en un monstre.

Apprendre à vivre, c'est apprendre à se connaître et à s'accepter.

Vivre, spirituellement, c'est oser s'adonner, et en se donnant, se sublimer.

La culture-de-l'égo, ou bien la négation-du-moi tant propagée dans tous les coins du monde comme un enseignement divin, dans les diverses religions élevées, ne rapproche pas l'homme de Dieu, ni de lui-même, mais il l'en éloigne et le place sur un chemin d'hypocrisie ou de névrose.

L'honnêteté vis à vis de soi, conduit à la justice envers les autres.

La crainte-de-soi conduit à la fantaisie folle, à une dépendance maladive, et enfin, à un emprisonnement spirituel.

Un homme psychiquement sain, lui possède de façon innée la mesure du bien et du mal, et s'il se développe sur le chemin de cette conscience, sublimera la loi innée, et pourra devenir un homme vraiment noble et digne.

La Noblesse intérieure est le fruit de la coopération de la Conscience et de l'Intuition. Leur sublimation ennoblit l'homme de l'intérieur.

Ce changement est accompagné logiquement par une négation-de-soi. Il n'est pas besoin d'apprendre à devenir altruiste - on ne peut pas se comporter autrement.

Ainsi, il n'est pas besoin de durs exercices pour briser son égo - un tel égo est trop noble pour être brisé - c'est un instrument souple, harmonieux, en total accord avec sa Mission spirituelle du Grand Esprit:

"L'homme, soi parfait dans sa nature et dans son âme".

La psycho-religion de l'avenir deviendra un asile pour les hommes brisés physiquement et psychiquement, et oui néanmoins, n'ont pas arrêté leur recherche de l'Esprit.

Ce sont souvent ceux qui ont été vomis par les religions-de-masse et les sectes fanatiques et lui veulent se retrouver, en retrouvant ainsi l'Esprit.

La négligence du rôle de la famille actuellement, peut, par exemple, stimuler l'aspiration vers un asile quelconque, au-dehors.

Celui qui n'a pas mûri dans le champ paisible et calmant d'une famille, cherche une compensation à ce manque.

Car personne ne peut changer le processus de croissance de l'organisme, physique et psychique - ni éviter cette croissance.

Dans la nature - aussi bien que dans l'Esprit - tout commence par la trinité:

Père, mère, enfant -

Esprit, âme, corps -

Semence, giron, fruit.

Dans notre époque si extraordinaire et si intéressante, on veut négliger et omettre le passage dans le "giron".

On veut interrompre de n'importe quelle manière, le processus de la maturation - on veut, soit le précipiter, soit l'éviter. Le travail de la maturation est alors haït.

Pourquoi?

Mûrir, apporte de la souffrance, des expériences, un réveil, tous ces processus qui font d'un fruit un beau spécimen.

Regardez autour de vous: L'ancien processus de croissance est brisé.

Le résultat est que le monde est rempli de fruits véreux:

des hommes ignorants, stupides -

des hommes esclaves, paresseux -

des hommes malades, névrotiques.

Le fantôme de la vitesse qui domine notre siècle, force l'homme à sauter une phase si nécessaire et urgente - une phase où il deviendrait intérieurement adulte, et où il pourrait être entouré d'hommes sages et adultes.

Le fait que les parents manquent souvent de maturité et sont ignorants, est le résultat d'une trop longue domination de l'ignorance spirituelle.

L'aspiration aux succès sociaux et matériels ne fait pas de l'homme un être digne et adulte - au contraire - ce qu'il a évité, c'est ce qui est caché, ce qui est intérieur.

Ainsi, on néglige souvent l'intimité nécessaire de la famille, l'intimité cachée du "giron".

Il n'y a que la loi extérieure qui compte.

Et ainsi, l'homme - et l'enfant - n' arrivera jamais à une connaissance de soi - il est dirigé vers une satisfaction extérieure.

Si l'homme n'y trouve pas de satisfaction - alors le vide intérieur le torturera.

Et il n'y a pas d'homme, spirituellement sensible, qui se contente avec des choses extérieures, et c'est pourquoi, ce manque de maturité intérieure le torture maintenant, justement dans notre 20ème siècle.

Le vieil homme, devenu sage par les expériences, est devenu une légende. Dans les temps anciens - dépassés depuis longtemps déjà - peut-être cela existe-t-il encore chez les peuples primitifs, l'enfant très jeune écoutait les légendes et les mythes de son peuple sur les genoux de ses grands-parents.

Maintenant, il y a la télé, et les revues à grand spectacle!

La vie cachée de l'homme et de l'enfant n'a jamais été accomplie, pas même réveillée et vu que chaque créature consiste en un extérieur et un intérieur, la note de sa négligence de l'un ou l'autre aspect, lui sera présentée dans sa vie.

Ce que le petit enfant a cherché sur les genoux de ses grands-parents, l'homme moderne le recherche à la main de son maître.

Ceci n'est pas mauvais, mais c'est bien le signe d'une incompétence spirituelle et d'un manque de vie intérieure.

De même qu'un père trop sévère, qui punit son enfant par des punitions indignes, et veut le maîtriser d'une manière contre-nature, formera un enfant frustré, ainsi, la religion-paternaliste, qui menace avec l'enfer et le purgatoire, ou bien d'autres punitions, formera des disciples frustrés, vivant dans un monde irréel, construit entre les murs de la grande famille religieuse et ignorante de l'église ou du groupe.

Il y aura de plus en plus d'hommes qui se détacheront d'un tel monde apparent, car les circonstances les y forcent - et ainsi, ils se sentent incapables et craintifs - avec surtout une immense crainte-de-soi, une crainte pour cet être inconnu.

Dans le froid du grand monde du dehors, où le cosmos et les circonstances, ne tiennent compte que des hommes mûrs, qui osent vivre.

La nature est créée pour des hommes sages dans leur vie, pour eux, elle est une mère douce, procurant des fruits et de sages expériences.

Pour les gens stupides, déséquilibrés et frustrés, elle est une mère impitoyable et dure.

La psycho-religion du proche-avenir assemble de nouveau:

homme et nature - homme et Esprit, afin que l'homme sache qui il est, et afin qu'il découvre pourquoi il vit, ce qu'il doit apprendre et avec quoi il doit construire.

Ceci apporte un nouveau But-de-vie.

Et celui qui connaît un But Impérissable dans sa vie, connaîtra aussi l'Impérissable.

Il Vivra de la Paix Profonde, où le fort et le faible se complètent, et s'adonnent pour faire naître le Fruit d l'Eternité.

©1977-2024 Henk et Mia Leene