SUR L'EXPÉRIENCE QUI APPORTE LE CHANGEMENT
La séparation projette l'homme dans des expériences.
Il a rejeté la communauté, parce que dans le passé, l'église l'y avait fautivement poussé, et maintenant, il se cache dans la séparation.
Il veut trouver la "Lumière" et il déteste toute forme de communauté.
Alors il devient un individu, un homme autonome qui rejette les expériences en commun, et établit d'une manière autonome, la liaison avec l'esprit, il veut ainsi être individuellement en communion avec l'Esprit.
Il se tourne vers les hauteurs et quitte les profondeurs - mais malgré cela, il provient de cette profondeur, de la communauté; ainsi, il va vers la solitude, l'isolement, la méditation strictement individuelle, la concentration, le combat contre les démons et les dieux.
Il veut détruire la profondeur - la communauté religieuse - et se maintenir sur les hauteurs; après de dures expériences, il s'apercevra que cela ne réussit pas, comme la dit Basilide:
"La Communauté est une nécessité urgente".
Il n'y a pas de hauteur sans profondeur, et pas de lumière sans chaleur.
Un seul des deux n'est pas assez pour contenter l'homme.
Ainsi, actuellement, beaucoup de gens découvrent la séparation, le maintien de l'isolement, qui finit dans le désert intérieur.
C'est l'expérience de l'agrandissement intérieur qui force cet homme à retourner sur ses pas.
Dans une communauté "freinante", où l' homme est forcé par une idée commune, alors qu'il n'y est pas motivé, il n'expérimentera jamais cet agrandissement.
C'est la solitude, sans la motivation noble du Sage, qui lui donnera cette expérience: C'est un attouchement émotionnel qui le jette dans son isolement et lui fait sentir tout à coup, la grandeur du Tout, ou bien lui donne la sensation d'une unité - bien qu'il ne sache pas avec qui.
C'est l'expérience intérieure de la lumière, sans l'aspect de la chaleur, tout comme dans la communauté, on peut expérimenter la chaleur, sans un aspect de la lumière.
L'expérience de la lumière est toujours plus impressionnante, parce qu'elle n'est vécue que par l'homme qui "a laissé tomber sa foi".
Il est monté de la profondeur étouffante et de la chaleur pesante, et maintenant, il se lève sur la hauteur isolée, s'élevant souvent au-dessus des émotions de la masse, et il se sent alors ému par une expérience intérieure.
C'est le commencement d'un nouveau chemin, un chemin individuel.
Un tel homme peut être appelé pour être un fort, un serviteur.
Mais d'abord, il doit de nouveau voir la nécessité de la communauté, et ceci est un pas difficile à l'extrême, parce qu'il en a eu de mauvaises expériences.
Il doit, détaché comme il l'est, établir de nouveau une liaison avec la profondeur ou la communauté.
Dans nos temps, il y a assez de tels gens - par eux, on peut connaître, un appel vers quelqu'un ou vers quelque chose qui les liera, mais surtout d'une toute autre manière, et ils y sont très sensibles.
C'est pourquoi, les paroles de Basilide: "La Communauté est une nécessité urgente", les irritera tout d'abord.
Mais ils ont besoin, comme chacun, d'un giron commun dans lequel ils peuvent placer les fruits de leurs expériences, les résultats de leurs concentrations spirituelles.
Si l'homme ne vit pas pour son prochain, alors pour qui vivra-t-il? Pour son âme?
Mais son âme est aussi une partie, un atome du tout - elle est séparée bien qu'elle soit commune. Et ceci est en contradiction avec l'égo qui ne connaît que la séparation, parce qu'il doit se maintenir.
Des âmes peuvent être unies parce qu'elles sont une partie du Grand Tout, et possèdent au plus profond la même Essence: l'Esprit Divin.
Celui qui se détache de la profondeur, sent aussi le désir de détruire également la hauteur - il se propulse vers une froide solitude, qui finit souvent dans des dépressions, le désespoir ou le suicide.
Nous vivons dans le siècle des suicides, et ce, du fait que l'homme se détache forcément de sa base double: profondeur et hauteur.
Sur sa hauteur isolée il regarde dans la profondeur, et celle-ci lui fait peur - et les foules, dans la profondeur, regardent vers les hauteurs, et celui leur fait peur; c'est pourquoi elles s'accrochent à leurs maîtres.
L'expérience de l'attouchement spirituel intérieur, qui pourra être la part des gens dans tous les groupements, place chacun devant les conséquences d'une telle expérience.
L'homme qui est enfermé dans la communauté et qui manque de ce regard vers les hauteurs, sera placé devant le choix.
L'homme qui a rejeté sa foi, et lutte contre la communauté, doit sentir le besoin de partager ses expériences avec ses prochains.
L'homme dans l'isolement, s'apercevra tout à coup qu'il lui manque quelque chose, une réponse, une Tâche à servir.
Ainsi, tous ces gens lanceront un appel, l'appel pour une reliason, et celui qui pourra les unir d'une nouvelle manière, aura leur intérêt.
Ils seront confrontés de nouveau avec "l'urgence de la communauté et la puissance de la séparation".
Tout recommence de nouveau, néanmoins d'une autre manière - c'est un aspect plus haut.
Ils haïssent l'esclavage et ils sont alors sur leur garde en ce qui concerne la force, le devoir, les démonstrations extérieures leur expérience intérieure leur est précieuse et les rend critiques.
Pour cette raison, ils feront connaissance avec un aspect de la liberté des forts.
La liberté - pour pouvoir servir dans la communauté, et pour pouvoir chercher de la force dans la séparation, l'isolement.
Ceci est la dure loi de ceux qui sont intérieurement touchés.
"La difficulté se trouve de nouveau dans: servir et se remplir.
Non pas au profit des prochains, mais exclusivement sur la base d'une réalisation autonome.
Beaucoup de prêtres, de guides spirituels, de croyants, auparavant très sévères, ainsi que des matérialistes très durs, seront maintenant poussés vers cette loi.
Beaucoup se perdent dans une autre force communautaire, sans réaliser que seule, la séparation, leur donne la force - d'autres se tournent vers divers maîtres, dans l'espoir qu'ils pourront les conduire, plus loin, après l'expérience d'un attouchement intérieur.
Quelques uns reçoivent une telle expérience dans leur jeunesse, d'autres dans leur vieillesse, mais toujours on trouvera ce regret:
"J'ai cherché dieu, l'esprit de la vie, mais je ne l'ai pas trouvé".
Non.
Car l'homme sépare la profondeur et la hauteur, la communauté et la séparation. Parce qu'il veut être un individu autonome, et néanmoins, a besoin de la communauté.
Qu'importe la manière!
L'un s'arme contre la chaleur, l'autre contre la lumière.
L'un pense que sa chaleur est de la lumière, et l'autre pensera que sa lumière est la chaleur. Il existe néanmoins une chaleur sans lumière, et une lumière sans chaleur.
Il y a un enseignement splendide du Salut, un enseignement Universel, mais l'âme, à travers ses dures expériences, doit donner de la chaleur.
Il y a une chaleur agréable humaine, mais la compréhension doit y allumer la lumière. Il y a des gens magnifiques, pleins d'humanité, pleins de cordialité - et il y a des gens qui peuvent expliquer clairement un enseignement animé par la vérité intérieure.
Le premier est jaloux du second, et le second est jaloux du premier, parce que tous deux aspirent exactement à l'aspect qu'il a trouvé chez l'autre - car cet aspect lui manque pour être complet.
Tous deux ont besoin des expériences intérieures pour pénétrer plus avant vers la lumière ou la chaleur.
La profondeur appartient à la hauteur, et la hauteur appartient à la profondeur. La poutre horizontale et la poutre verticale ne font que la croix.
L'homme qui s'est détaché de la profondeur étouffante, se sent tout à coup libre, car il ne doit plus rien, il est libre pour faire et laisser ce qu'il veut.
Que veut-il?
Ceci va se démontrer maintenant.
Bien souvent, il ne veut ni servir, ni communauté et chaleur, ni solitude, lumière et hauteur. Il erre un peu en cercle, chassé par les dieux et les démons qui sont dans l'air, et sans que sa personnalité ne se reconnaisse, ou ne se retrouve.
C'est une phase qui ne doit pas durer trop longtemps.
C'est pourquoi une expérience intérieure, ainsi décrite, l'arrêtera tout à coup.
C'est un combat entre sa peur cachée pour la profondeur, et son aversion envers la hauteur - et le poids de la solitude commence alors.
Pour eux, ces gens valables, il est urgent qu'il y ait de vraies communautés, dans lesquelles la profondeur et la hauteur se rencontrent.
Dans lesquelles l'individu sera libre de s'élever à ses propres hauteurs, parce qu'ainsi, il doit y puiser sa force, s'il veut coopérer à la valeur et au maintien de la Noblesse de la Communauté. Reconnaître la profondeur ne se peut que si l'on monte sur la hauteur - et voir la hauteur, ne se peut que si, de la profondeur, on la regarde.
Ciel et terre restent toujours unis, ils se servent.
Si l'on a découvert le ciel-en-soi, on peut rentrer tranquillement vers la terre-en-soi, pour la laisser s'entourer par le ciel.
On doit vraiment connaître les deux.
Il est inutile que le guide connaisse le ciel ou la terre - chaque homme doit connaître les deux.
Tout comme l'âme doit connaître l'Esprit pour y aspirer ou espérer, comme elle peut tout de suite démasquer l'esprit-d'imitation.
S'adonner, c'est comme s'unir avec ses prochains - sentir la communauté.
Un homme qui déteste la terre, et ne cherche que le ciel, ne peut pas s'adonner, et ainsi, il ne comprendra jamais le ciel - car le ciel est là pour la terre, et vice-versa.
La communauté est là pour l'homme; l'isolement est là pour y ajouter le ciel. Il y a des hommes qui disent: "Je ne connais pas le ciel, je ne connais que l'enfer".
Et ils vont avec la bouche amère, et ils évitent la chaleur, la lumière et la rédemption.
Oui.
Ils sont, intérieurement, arrivés en-dessous de la terre, et doivent tout d'abord retrouver le chemin du retour vers la terre, vers la chaleur, la rédemption et la communauté.
Que ceux - qu'importe si c'est peu - qui possèdent encore en eux la terre, l'harmonie de la rédemption, expérimentent le ciel, cet embrassement de la Sagesse des Hauteurs et de la Liberté.
Apprendre à servir, est la plus grande tâche pour l'homme - et surtout, servir sans distinction, la lumière et la chaleur - car servir un seul aspect, tout le monde peut le faire.
C'est surtout ceux qui connaissent la lumière et la vérité, et qui en sont animés, qui doivent veiller à ne pas se placer sur une hauteur isolée et rayonner de la lumière, pensant ainsi, qu'ils servent.
Ils restent néanmoins isolés, la chaleur de la communauté leur manque.
Une flèche de direction, indique aussi le chemin, mais elle n'accompagne pas, ni ne connaît le chemin qu'elle indique.
D'autres se jettent dans la chaleur, ils se sacrifient sans rassembler de la lumière, et ils sont comme du bois de chauffe, du bois pour brûler, le feu se meurt lorsqu'ils sont calcinés.
La durabilité a deux aspects: recevoir et donner.
C'est le rythme originel dans l'Esprit.
Même les explosions de chaleur, de lumière et de force ne peuvent pas entamer la durabilité.
Ceux qui pensent être forts, doivent penser à ceci.
L'esclave qui cherche un maître, et le maître qui n'accepte pas de concurrents sont faux tous les deux.
Dans la profonde spiritualité, les deux aspects opposés sont unis; dans le Plérôme, le Vide est comme la Plénitude, ainsi dans la spiritualité active, l'autonomie est comme l'individualisme semblable à la communauté et la véritable état d'être autonome est le service.
La liberté est comme la sujétion.
Ainsi Prométhée cherchait la Lumière pour donner à ses prochains dans les vallées, la Lumière et la Chaleur.
Mais pour être en mesure de gravir les hauteurs - les Hauteurs des dieux - on doit savoir ce qui va se passer: être un Promothée, celui qui voit par avance.
Si l'on connaît véritablement la Lumière, on ne peut pas éviter le service dans la communauté - alors on sert son prochain, et on ne se demande pas "ce qu'il va faire avec cela?''
Ce n'est pas notre affaire.
"On ne jette pas de perles devant les pourceaux, ou des roses devant les ânes".
Non.
Les cochons et les ânes ne se nourrissent ni de la Lumière, ni de la Chaleur.
Les premiers s'enterrent dans la boue, et les derniers sont trop stupides pense-t-on, pour reconnaître les roses comme valables.
L'homme qui possède de la connaissance spirituelle ne se mêle pas aux cochons, ni se fatigue avec les ânes, mais on le trouvera toujours avec les Ames éveillées.
Il y en a qui ont déjà peur avant de commencer - il se cachatderrière des tas d'excuses et de belles paroles, parce qu'ils craignent le service au prochain, ou bien la force de la séparation.
Le bon travail des psychiâtres d'aujourd'hui prouve que de nombreuses personnes errent entre la hauteur et la profondeur, et que le manque d'une bonne information les pousse à prendre des médioaments et tous autres moyens.
L'homme doit de nouveau être relié à la fondation de la communauté, et, cela demande des efforts, car il en a été détaché auparavant, mais celui qui ne connait pas la "hauteur", et se contente avec la profondeur sans vue et sans lumière, celui-là n'est pas encore arrivé à l'expérience du ciel.
Et celui qui s'élève sur la hauteur isolée, en adorant ses cieux, aura sa terre gelée, et lui aussi devra prendre, s'il n'est pas sur ses gardes, des médicaments ou d'autres moyens.
Comme nous l'avons déjà dit une fois: le véritable symbole de l'homme est le chiffre 8.
Deux mondes reliés l'un à l'autre par un chemin de croix - séparés l'un de l'autre, ils ne sont rien, un zéro qui erre et qui ne peut pas s'exprimer.
Du zéro, vient le un: L'homme entre ciel et terre, l'homme qui touche la hauteur et la profondeur et doit traverser diverses expériences pour enfin devenir à nouveau le un - qui n'est rien (pensez ici au verset de la sorcière)
Pour pouvoir servir dans une rédemption totale, on doit tout d'abord savoir qui l'on est - on doit d'abord être quelque chose, pour devenir un rien.
Le gnostique Basilide avait raison sur tous les plans.
La Communauté est urgente - la séparation est urgente.
La chaleur et la lumière - terre et ciel - font de l'homme un vrai UN, un Fils de la Lumière qui forme avec ceux qui sont de sa Race, une Véritable Communauté sur la terre, et malgré cela, ils restent des Individuums car l'Etincelle doit rester de tout temps, lumineuse, mais ensemble ils forment une Source de Chaleur.
Le froid et l'obscurité torturent ceux qui aspirent et qui sont isolés, ils ont besoin de chaleur et de lumière.
Rappelez-vous alors que là où est la lumière, là doit se trouver aussi la chaleur, et vice-versa.
Travaillez alors pour devenir fort, afin que vous puissiez porter ce que l'Esprit a donné au Fils de la Lumière: La serviabilité et la force de la séparation.
N'aspirez pas seulement à ce, à quoi vous manquez, mais créez-le.
Cette puissance est en vous.